- ALFÖLD
- ALFÖLDALFÖLDPartie hongroise du Bassin pannonien, s’étendant à l’est du Danube et comprenant la moitié du pays. L’Alföld, du point de vue de la structure, s’est formé, à la fin du Tertiaire, par affaissement lié à l’orogenèse carpatique ainsi qu’aux éruptions volcaniques plus tardives et répétées. C’est un bassin tectonique jeune, subsident, rempli d’alluvions d’origines marine, lacustre, fluviale, éolienne. L’Alföld est une plaine presque parfaite, les différences d’altitude sont minimes (point culminant à 17 m), à telle enseigne que, morphologiquement, on n’évoque des nuances qu’en fonction de l’âge des cônes alluviaux des principales rivières (Danube, Tisza, Körös), ou bien de la plus ou moins grande pureté des dépôts de lœss. Ainsi, on distingue l’interfluve Danube-Tisza et le Nyirség sableux, la Grande Coumanie et la plaine de Berettyó-Körös d’alluvions récentes, inondées encore quelquefois, les tables de lœss de Körös-Maros, de Hajduság et de Mezöföld et enfin les deux vallées inondables du Danube et de la Tisza.Le climat de l’Alföld est continental, l’amplitude thermique est élevée (25 0C), en hiver les rivières peuvent être gelées (même le Danube) et en été sévit souvent la sécheresse. Les précipitations sont faibles, n’atteignant pas 500 millimètres sur le bassin moyen de la Tisza, mais les maximums se situent pendant la période végétative. Les grands travaux de régularisation et d’endiguement des rivières (plus de 4 000 km de digues) à la fin du XIXe siècle de même que le constant amendement des terres ont transformé l’Alföld en une importante région d’agriculture riche. La puszta et les sables mouvants n’existent plus: les réseaux d’irrigation (Grand Canal de l’Est, Grand Canal de l’Ouest, système de Kisköre) ou bien les plantations d’arbres fruitiers et de la vigne les ont complètement changés.L’Alföld fut jadis grenier à blé de l’Empire austro-hongrois; actuellement, c’est la polyculture qui domine; sur les tchernoziom et les alluvions de la Transtisza, le maïs a détrôné le blé, et l’élevage (porc, volaille) apporte les bénéfices les plus intéressants. Les sables de l’interfluve Danube-Tisza sont conquis par la vigne et les arbres fruitiers (abricotiers); sur ceux de Nyirség, pommiers, champs de pommes de terre, cultures industrielles (tabac) et maraîchères s’interpénètrent. En dépit des immenses changements sociaux et économiques intervenus durant la période socialiste, l’Alföld fait encore figure de région sous-développée à l’intérieur de la Hongrie. Malgré de substantielles richesses en gaz naturel, l’industrialisation est très en retard. L’agriculture est peu spécialisée. Les équipements, mis à part le socio-culturel, sont insuffisants. Dans l’Alföld domine un système d’habitat constitué de gros bourgs, parfois de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, et de fermes isolées, les tanyas . Ces gros bourgs ne réunissent que quelques éléments de la vie citadine et la similitude de leurs fonctions ne leur permet qu’un rôle spatial très limité. L’extension de ces bourgs et la dispersion de la population dans les tanyas (surtout au sud de l’Alföld) nécessitent une infrastructure très coûteuse. Les conditions de vie demeurent difficiles, aussi l’émigration rurale vers Budapest et la Dorsale hongroise industrialisée reste-t-elle le seul exutoire. À part les deux grands centres historiques de l’Alföld, Szeged (177 500 hab. en 1992) et Debrecen (214 700 hab. en 1992), seuls les chefs-lieux de «comitats» (Szolnok, Kecskemét, Nyiregyháza, Békéscsaba) réussissent à fixer une partie de ces migrants.
Encyclopédie Universelle. 2012.